mardi 29 mars 2011

Paul Arène un poète Provençal

Paul Arène, poète provençal et écrivain est né a Sisteron dans ce petit bastidon en 1843. Un bel été, a l'ombre du laurier, il écrit Jean des Figues, un chef-d'oeuvre dans lequel il s'est raconté.


''C'est la terre sisteronaise qui va l'inspirer, avec sa lumière, ses senteurs, le soleil crépitant et tout ce qui vit, bruisse, chante dans les lavandes et les thyms''
(de connaitre les enfants du pays)




''Je vins au monde au pied d’un figuier, il y a vingt-cinq ans, un jour que les cigales chantaient et que les figues-fleurs, distillant leur goutte de miel, s’ouvraient au soleil et faisaient la perle. Voilà, certes, une jolie façon de naître, mais je n’y eus aucun mérite. Aux cris que je poussais (ma mère ne se plaignit même pas, la sainte femme !), mon brave homme de père, qui moissonnait dans le haut du champ, accourut. Une source coulait là près, on me lava dans l’eau vive ; ma mère, faute de langes, me roula tout nu dans son fichu rouge ; mon père, afin que j’eusse plus chaud, prit, pour m’emmailloter, une paire de chaussettes terreuses qui séchaient pendues aux branches du figuier ; et comme le jour s’en allait avec le soleil, on mit sur le dos de notre âne Blanquet, par dessus le bât, les deux grands sacs de sparterie tressée ; ma mère s’assit dans l’un, mon père me posa dans l’autre en même temps qu’un panier de figues nouvelles, et c’est ainsi que je fis mon entrée à Canteperdrix, par le portail Saint-Jaume, au milieu des félicitations et des rires, accompagné de tous nos voisins que le soir chassait des champs comme nous, et perdu jusqu’au cou dans les larges feuilles fraîches dont on avait eu soin de recouvrir le panier. Le lit devait être doux, mais les figues furent un peu foulées. De ce jour, le surnom de Jean-des-Figues me resta.'' (Extrait)


En Aout 1896, Paul Arène s'installe sur les Remparts à Antibes ou il mourra. Il repose a Sisteron, sous un amandier, et sur sa pierre, on a gravé:

                                     ''jeu m'en vau l'amo ravido d'agué pantaia ma vido''
                                         ''je m'en vais l'âme ravie, d'avoir rêvé ma vie''


Paul Arène, Provencal poet and writer is born in a little house at Sisteron in 1843. During a beautiful summer under a laurel, he writes “Jean des Figues”, a masterpiece in which he recounts his life.

It's the country life in Sisteron that will inspire him with its light, its aromas, the crackling sun, and everything alive, rustling, singing in the lavender and thyme fields.”  Connaitre les enfants du Pays

I was born at the foot of a fig tree twenty-five years ago, a day where the cicadas were singing and the fig flowers were distilling their drop of honey, opening in the sun and making their pearl. Here is certainly a beautiful birth, but I can take no credit. At the sound of my cry (my mother never complained, the saintly woman!) my brave dad who was harvesting in the upper field, started to run. A spring was running nearby and I was washed in the flowing current. My mother, with no diaper, wrapped me naked in her red scarf; my father took, to make me warmer, a pair of dusty socks hanging from the fig tree and swaddled me inside; and because the day was going away with the sun, they put on the back of our donkey, Blanquet, with the two big woven bags. My mother sat in one and my father set me in the other one with a basket of fresh figs and it is like this that I made entrance by the Saint-Jaume gate into Canteperdrix, in the middle of congratulations and laughing, accompanied by all of our neighbors coming back from the fields like us and lost up to my neck in the large fresh leaves covering the baskets. The bed had to be soft, but the figs were a bit bruised. From this day, I was nicknamed Jean des Figues.” (excerpt)*

In August 1896, Paul Arène went to live in Antibes on the Remparts where he died. He rests in Sisteron under an almond tree and on his gravestone one can read, “I am leaving, my soul content, to have dreamed my life.”

* Our apologies for this homemade translation of Paul Arène's beautiful words.

2 commentaires:

  1. Bonjour Arlette et Andrew, j'aime bcp votre regard sur Antibes et ses environs, je partage également ce goût pour les poètes provençaux: Paul Arène mais aussi Giono, Aicard, Mistral etc.. pas assez connus à mon avis des nouvelles générations.

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  2. Merci Philippe, j'ai un fort penchant pour les poètes provençaux,il y aura d'autre posts sur eux.

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